La dépendance peut être une cause ou une conséquence de l’itinérance. Quoi qu'il en soit, divers auteurs d’ici et d’ailleurs critiquent les politiques publiques et offres de services traditionnels, qui tendent à être fondées sur des approches moralisatrices ou encore fortement centrées sur la réduction des risques biologiques et des maladies en négligeant les besoins sociaux des PESI ; des approches qui ont contribué dans une certaine mesure à l’exclusion et la marginalisation de ces personnes (Beck et al., 2020 ; Jauffret-Roustide, 2020 ; Poliquin et al., 2017). En ce sens, Bellot et collègues (2005) déplorent la judiciarisation et la criminalisation des populations itinérantes. Cependant, on observe à travers la documentation et les politiques publiques récentes un changement graduel de paradigme autour des questions entourant l’itinérance et les dépendances. Ce changement de regard a permis une meilleure compréhension des causes et conséquences de la double problématique de l’itinérance et des dépendances ; ce qui a par la suite donné lieu à des innovations intéressantes en matière d’intervention dont entre autres, les programmes de stabilité résidentielle, les sites d’injection supervisée, les programmes de gestion de l’usage d’alcool ou les programmes d’approvisionnement sécuritaire (safe supply).