Les femmes usagères et vendeuses de substances sont sous-représentées dans les institutions sanitaires et répressives qui gravitent autour des drogues. La proportion de femmes consommatrices est pourtant en augmentation. Une autre population est également méconnue par les institutions : les usagers insérés socialement. Les femmes insérées socialement sont donc doublement éloignées des structures censées encadrer ou réprimer tous les usages de substances.
Le but de ma thèse est de sortir de la vision caricaturale du consommateur de drogues marginalisé et précaire, pour analyser les trajectoires d'usagères cachées insérées socialement à la fois dans les ventes et usages de substances, les structures de soin et de réduction des risques, les institutions judiciaire et policière et les politiques publiques, à Bordeaux et à Montréal. En s'intégrant dans le champ de la sociologie relationnelle et de l’interactionnisme symbolique, ma recherche questionne les liens entre pratiques individuelles et éléments structurels, pour mettre en avant les vulnérabilités particulières de cette population de femmes consommatrices, ainsi que leurs ressources.