Le traitement du jeu d’argent pathologique se voit limité par des taux d’abandon importants au niveau du pré-traitement, c’est-à-dire à la demande d’aide (45-50%) et pendant le traitement (9-30%). La rétention en traitement est un enjeu de taille et demeure préoccupante. Sachant que plus le nombre de sessions augmentent plus l’attrition en cours de traitement est faible et que l’efficacité du traitement augmente avec le nombre de séances reçues, il demeure impératif de comprendre comment certains joueurs pathologiques complètent le traitement. Il est important de faire la distinction entre les variables prédictives de l’abandon telles que la sévérité du problème de jeu, les troubles de personnalité, les troubles d’utilisation de substances, la dépression ou l’anxiété et les motifs d’abandon reliés à l’usager. Ces motifs peuvent être de trois ordres, soit propre à l’usager (ex : espoir de s’en sortir par lui-même, manque de motivation, etc.), au traitement (ex : insatisfaction des modalités de traitement, programme de groupe uniquement, etc.) ou à l’environnement (ex : difficulté de transport, problèmes judiciaires, etc.). Cependant, ces éléments ont été très peu étudiés dans un contexte de traitement et les motifs d’abandon pendant le traitement demeure à ce jour nébuleux tout comme les éléments qui permettent de les outrepasser et terminer le traitement.
Les objectifs de cette étude qualitative sont de mettre en lumière de quelle façon les joueurs pathologiques ont fait preuve de résilience durant leur traitement. Pour ce faire, les obstacles vécus durant le traitement seront questionnés, ainsi que les ressources internes/externes qui ont permis aux joueurs de traverser ces obstacles et de poursuivre le traitement. Dans un premier temps, il s’agit de cibler les obstacles vécus à l’intérieur du traitement et d’identifier les ressources internes/externes qui ont permis aux joueurs de traverser les obstacles et de poursuivre le traitement.
Les données de cette étude qualitative de type exploratoire seront prélevées à partir d'entrevues semi-structurées et basées sur un canevas d'entrevue préalablement approuvé. La taille de l'échantillon sera déterminée selon le principe de la saturation théorique. L'analyse inductive sera utilisée et une vérification de la fidélité interjuge quant à la compréhension commune des définitions des codes et production d’un livre de code final permettant la codification de tous les verbatim. Les résultats de l’étude permettront de définir comment les participants ayant complété un traitement ont montré de la résilience lors d'obstacles rencontrés durant la thérapie. Avoir une connaissance plus pointue de ce phénomène permettra d’établir des bases pour les recherches futures quant à la compréhension de la persévérance en traitement.