Les jeunes adultes en situation de précarité sociale constituent une population vulnérable sur le plan sanitaire et social qui pour plusieurs rapportent une consommation problématique de substances psychoactives (SPA). Les programmes en réduction des méfaits axés sur le travail à bas seuil d’exigence, comme TAPAJ (Travail alternatif payé à la journée), utilisent l’accès à un travail comme levier d’intervention pour favoriser la santé globale et l’amélioration des conditions de vie. L’objectif est de comprendre comment l’expérience du travail à bas seuil d’exigence s’inscrit dans les trajectoires de travail de ces jeunes ainsi que les liens entre travail et consommation de SPA. Cette étude, exploratoire et descriptive, guidée par une perspective d’interactionnisme symbolique, repose sur un devis qualitatif. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 23 jeunes inscrits à TAPAJ et une analyse thématique a été menée. Outre un dépannage économique, les jeunes ressentent des effets bénéfiques en termes de confiance en soi et de sentiment d’efficacité personnelle. La consommation de SPA est vécue comme difficilement compatible avec les exigences du milieu de travail, mais les relations d’entraide entre les jeunes peuvent aussi faciliter l’accès à certains emplois. La perspective des jeunes permet d’appuyer la pertinence de ce type de programme et de dégager des pistes d’amélioration en termes de type de travail à offrir et d’intégration des pairs comme source de soutien.