En 2018, une enquête canadienne sur le cannabis a démontré qu’au cours des 12 derniers mois, 39 % des répondants ont indiqué qu’ils avaient déjà été au volant d’un véhicule dans les deux heures après avoir consommé du cannabis et, de cette proportion, 43 % l’avaient fait dans les 30 derniers jours, 27 % dans les 12 derniers mois et 31 % il y avait plus de 12 mois. Ces chiffres sont inquiétants, car des études démontrent que la consommation récente de cannabis diminue les facultés cognitives et psychomotrices à nécessaires pour la conduite automobile, notamment le temps de réaction, la coordination motrice, la distorsion à temporelle, la concentration, la mémoire à court terme et l’attention partagée. Dans son rapport de décembre 2016, le Groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis au Canada recommandait fortement au gouvernement fédéral de développer une stratégie nationale d’éducation du public pour envoyer le message clair selon lequel le cannabis cause l’affaiblissement des facultés. Afin d’établir cette stratégie d’éducation publique, il s’avère essentiel de développer des outils d’évaluation efficaces permettant de comprendre pourquoi certains individus conduisent un véhicule après avoir consommé cette drogue. Cette recherche a pour objectif de valider les propriétés psychométriques d’un questionnaire sur les motifs de la conduite automobile sous l’effet du cannabis. Le processus de validation permettra de s’assurer de la qualité de l’information que procure le questionnaire. C’est une étape importante de la création d’un outil psychométrique qui permet de confirmer qu’il mesure bel et bien le phénomène d’intérêt. Ce questionnaire validé permettra, entre autres, de déterminer les éléments à cibler dans le cadre d’interventions psychoéducatives, par le moyen de programmes de sensibilisation et de prévention pour diminuer la prévalence de cette pratique dangereuse.