Passer au contenu principal

Les pratiques d'intervention en santé mentale auprès des personnes de la diversité sexuelle et de genre consommant des substances psychoactives: perspectives des usagers et des professionnels

La théorie du stress découlant d’un statut minoritaire (Meyer, 2015) propose que les disparités concernant la santé mentale, entre les personnes s’identifiant à la diversité sexuelle et de genre (DSG) et les personnes hétérosexuelles et cisgenres, découlent des expériences de discrimination vécues et de l’intériorisation de la stigmatisation. En effet, les symptômes associés à la dépression et à l’anxiété, les idéations suicidaires et la consommation de substances psychoactives (SPA) ont une prévalence plus importante chez la DSG (Veale et al., 2016; Ross et al., 2018; King et al., 2008). Toute proportion gardée, près de trois fois plus de personnes s’identifiant à la DSG consomment des SPA en comparaison à la population générale (Abdoulrahim et al., 2016). Ainsi, la concomitance entre la consommation de SPA et les problèmes de santé mentale est aussi présente pour les personnes de la DSG (Valentine et Shipherd, 2018). Dans ce contexte, les personnes s’identifiant aux communautés LGBTQ+ se tournent davantage vers les services en santé mentale (Filice et Meyer, 2018; Ellis, Bailey et McNeil, 2015). Cependant, au Québec, les besoins spécifiques de la précédente population peuvent ne pas se voir répondus par les services en santé mentale, notamment le traitement de l’anxiété et de la dépression (Dumas, Chamberland et Kamgain, 2016). De plus, les services ne sont présentement pas adaptés aux personnes de la DSG ayant une problématique de dépendance aux SPA (Flores-Aranda, Bertrand et Roy, 2018). Alors que les interventions adaptées en contexte de santé mentale soutiennent le bien-être des personnes de la DSG (Sheinfil et al., 2019), nous proposons, dans le cadre de ce projet de recherche, de se pencher sur les pratiques d’intervention en santé mentale auprès des personnes s’identifiant à la DSG consommant des SPA.

Trois questions orienteront ce projet de recherche : 1- Quels sont les besoins spécifiques des personnes de la DSG consommant des SPA en matière de santé mentale? 2- Quelles sont les expériences de cette population auprès des services en santé mentale au Québec? 3- Quelles sont les pratiques d’intervention priorisées par les professionnels en santé mentale auprès des personnes de la DSG en contexte de consommation de SPA? Ces questionnements permettront de répondre aux six objectifs de recherche suivants : 1- Identifier la trajectoire de consommation des personnes s’identifiant à la DSG; 2- Déterminer les besoins spécifiques de cette population auprès des servies en santé mentale; 3- Définir la trajectoire d’utilisation des services en santé mentale chez les personnes de la DSG consommant des SPA; 4- Décrire les expériences des personnes de la DSG consommant des SPA auprès des services en santé mentale; 5- Répertorier les assises théoriques et pratiques avec lesquelles les professionnels en santé mentale orientent leurs interventions auprès de la précédente population; 6- Produire une réflexion sur l’organisation des services en santé mentale afin de mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes de la DSG consommant des SPA.